2012 : comment Sarkozy veut décourager les centristes

Publié le par Fédération Nouveau Centre de Savoie

Article du Figaro, par Judith Waintraub

Reçus à l'Élysée, les députés NC affirment ne pas craindre les foudres présidentielles.

Même pas peur ! Les députés Nouveau Centre reçus mercredi soir par Nicolas Sarkozy pour un avertissement en bonne et due forme affirment que les menaces du chef de l'État ne les dissuaderont pas de soutenir la candidature de Jean-Louis Borloo en 2012.

Pendant près d'une heure et demie, ils ont pourtant eu droit à «du grand Sarkozy», pour reprendre l'expression de l'un d'entre eux. Le président a joué sur tous les registres. Complice : «Vous voulez faire une confédération ? Je ne peux pas vous en empêcher. Mais est-ce que ça impose un candidat ? (…) Les généraux vous emmènent au combat, mais c'est vous qui payez dans vos circonscriptions !» Didactique, en réponse au député du Lot-et-Garonne Jean-Dionis du Séjour, qui mettait en doute la pertinence de sa stratégie du candidat unique : «Le RPR et l'UDF, c'est terminé, c'est la mécanique pour perdre.» Vertueux : «Je ne dirai pas de mal de Jean-Louis Borloo, je ne dirai pas, comme certains le font, qu'il ne bosse pas. Il bosse beaucoup !»

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Violence des mots

Nicolas Sarkozy ne croit pas à la «campagne non-violente» que lui a promise l'ex-ministre de l'Écologie. Jean-Louis Borloo sera «obligé» de cogner, il en est sûr, et il en tient la preuve : «Ça commence à peine que déjà Jean-Louis me conseille de ne pas me présenter !» «Vous pensez vraiment que vous allez être devant moi ?», a-t-il demandé aux supporteurs du président du Parti radical.

Avec Hervé Morin, le patron du Nouveau Centre, le président a pris moins de précautions. L'ex-ministre de la Défense n'étant pas là, ses troupes se sont vu apostropher : «Et Morin, ça fait un chef ? Il n'a même pas le courage de venir avec vous !» Le président ne lui pardonne pas son livre, «dont chaque page est un tissu d'injures à (son) encontre».

Au-delà de la violence des mots, c'est surtout sur la précision des menaces que Nicolas Sarkozy comptait pour refroidir les ardeurs présidentielles des centristes.

Il a été clair : tous ceux qui participeraient à une «primaire» contre lui en mai 2012 auront une «primaire» contre eux aux législatives, en juin. «On sera une cinquantaine de députés sortants, réplique l'un d'eux. Pas sûr que l'UMP trouve des volontaires pour se présenter contre nous, au risque de faire gagner le Front national.»


Publié dans Actualité nationale

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