Hervé Morin : le centre sera présent à la présidentielle

Chose promise, chose due. Après avoir dévoilé à Feillens une stèle en souvenir des actions de la Résistance, le ministre de la Défense et président national du Nouveau Centre s'est arrêté à Bourg-en- Bresse, chez son « ami » Damien Abad. Où, par un heureux hasard du calendrier, l'eurodéputé inaugurait en effet, hier, sa permanence.

La première, d'une petite série, puisque Damien Abad a souhaité mettre en place dans le département de l'Ain, afin de s'ancrer dans ce territoire où il a été élu conseiller régional en mars dernier, des permanences tournantes. L'an prochain, il sera à Ambérieu. Mais Damien Abad avait manifestement aussi voulu, hier, ancrer ses positions. Européennes d'abord, en faisant entrer « l'Europe dans l'Ain ».

Politiques ensuite. Sur la façade du 21, rue de l'Étoile à Bourg, il avait en effet hissé clairement les couleurs d'un « Nouveau Centre, UDF d'aujourd'hui ». La permanence de Damien Abad est ainsi la première à porter le nom du parti réveillé, cette semaine, par Hervé Morin. Le ministre n'a pas caché, hier, les ambitions présidentielles de ce parti. « Je ferais en sorte qu'il y ait une candidature centriste », a-t-il déclaré sans vouloir dire s'il en endosserait l'habit. Contre la majorité présidentielle ? Damien Abad, en l'accueillant dans sa toute nouvelle permanence, a souligné que cette perspective s'inscrivait au contraire dans une volonté de créer une réserve de voix à droite. « Il s'agit de gagner un deuxième pilier destiné à faire gagner la majorité ».

Et pour mieux en convaincre leurs amis politiques, le ministre et l'eurodéputé avait hier convié l'ensemble des parlementaires du département à l'inauguration de la permanence Nouveau Centre UDF d'aujourd'hui.

Seront-ils parvenus à « jeter un pont entre la droite et le centre », comme Damien Abad l'a appelé hier de ses vœux. Certains, à l'image du député UMP, Charles de la Verpillière, voulaient croire à cette diversité « dans la loyauté ».

Muriel Moustier

Article Journal "Le Progrès", publié le 27.06.2010