Le Nouveau centre, au bord de l'implosion, votera Sarkozy

Publié le par Fédération Nouveau Centre de Savoie

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http://www.metrofrance.com/presidentielle-2012/le-nouveau-centre-au-bord-de-l-implosion-votera-sarkozy/mlby!zyeijFgL4vGs/

Comme leur patron et ex-candidat, Hervé Morin, hué par ses propres troupes, les militants ont préféré Sarkozy à Bayrou.

Si tant est qu'au cours de ces derniers mois, voire auparavant, le Nouveau centre ait jamais eu une consistance et une unité politique, après la candidature à la présidentielle de son patron, Hervé Morin, puis son renoncement, le parti centriste allié à l'UMP, semble en passe de voler en éclat.


Sarkozy ou Bayrou, telle était la question...


Réuni en congrès extraordinaire samedi 25 février, à une très large majorité, le Nouveau Centre a entériné la décision de soutenir la candidature de Nicolas Sarkozy, plutôt que celle de François Bayrou. Une preuve, sans doute, que ce parti n'est à ce jour pas beaucoup plus qu'un satellite bancal de l'UMP, et qu'en son sein, une petite frange n'est pas bien à l'aise.


Très au-delà des tensions liées au clivage centre-gauche, centre-centre, centre-droit, on a bien senti samedi au Pavillon Baltard de Nogent-sur-Marne, que la guerre était ouverte entre le leader, Hervé Morin, à qui beaucoup ne pardonnent pas de s'être lancé sans les consulter dans une aventure présidentielle éphémère, et les autres figures de proue de la formation. Jean-Christophe Lagarde, député-maire de Drancy, en tête.


Conspué, Morin raille "la démocratie des autobus"...


Comme d'autres dirigeants du Nouveau Centre, J.C. Lagarde, numéro deux du parti et opposant déclaré à la ligne prônée par l'actuel "patron", avait pris soin d'affréter plusieurs cars de militants depuis sa commune. De quoi assurer huées, sifflets, demandes de démission et même insultes à l'encontre d'Hervé Morin, dans la salle accueillant une assemblée de quelque 550 personnes.


Loin de s'en laisser remontrer par cette contestation de l'intérieur, à la tribune, l'ex-ministre de la Défense a raillé la "démocratie des autobus", à laquelle il a dit préférer "celle du vote des militants". Pour mémoire, crédité de moins d'un pour cent des intentions de vote dans les derniers sondages, le président du Nouveau Centre a retiré sa candidature le 16 février et, à titre personnel, s'est rallié à Nicolas Sarkozy, là encore, brûlant la politesse aux cadres et militants de son parti.


Des 7.319 personnes inscrites sur les listes du Nouveau Centre, un tiers seulement (33,17%) a pris part à la question du jour : qui soutenir au premier tour ? Trois motions étaient en concurrence.


Les velléités présidentielles de Morin en question...


Celle portée par Hervé Morin qui prêchait le soutien au président-candidat, tout en affirmant que sa candidature avortée avait servi le parti l'a largement emporté avec 67,63% des suffrages. "Je maintiens aujourd'hui que notre campagne a été utile. Avant, on nous prenait pour l'UMP ou le MoDem, maintenant, au moins, on sait qui on est", a argué l'ancien ministre, conspué par une partie de la salle.


La deuxième motion, soutenue par le député de la Somme Olivier Jardé, visait aussi à soutenir Sarkozy, mais elle dénonçait le parcours présidentiel de M. Morin. "Hervé, tu nous proposes un congrès de rédemption, où un vote effacerait une faute", a déclaré M. Jardé. "Nous payons cher, et ce n'est pas fini, ton aventure non-légitime par un Congrès. Nous voilà ravalés au niveau de Dupont-Aignan, même pas Villepin, Boutin ou Joly, et tu n'as même pas obtenu les signatures", a-t-il constaté sans pitié. La motion qu'il portait a recueilli 16,51% des voix, ce qui porte le total des votants favorables à un soutien du candidat UMP à quelque 84%.


A cet égard, Jean-Christophe Lagarde et le ministre NC de la Fonction publique, François Sauvadet, n'ont eu de cesse de pointer, pour ne pas dire de pilonner, "l'aventure individuelle" de leur leader. L'un et l'autre, ont donné rendez-vous à leurs ouailles à l'automne prochain, quand sera discutée le statut du président de leur parti et sa gouvernance. En l'état, Lagarde a lancé : "On se croirait dans un congrès du PCUS (Parti communiste de l'Union soviétique) : tout va mal, mais on nous dit, c'est un grand succès pour le parti".


Près de 16% des militants, dont des élus plutôt "bayrouistes"


Ni sur sa ligne politique, si sur celle de Morin, avec le soutien du président des jeunes centristes, Jérémy Coste, le sénateur Yves Pozzo di Borgo, proposait une troisième motion qui a recueilli 15,86% des suffrages. Ceux-là voulaient apporter leur soutien à François Bayrou, de leur point de vue, le seul qui incarne aujourd'hui les valeurs centristes.

Certes, ils semblent très minoritaires parmi les militants, mais nombre de sénateurs centristes ayant aussi rejoint les rangs du candidat du MoDem, un éclatement du Nouveau centre et une énième période de flottement au milieu de l'échiquier politique s'annoncent peut-être…

Publié dans Dans la presse

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